ABSTRACT

Musique morne, grise, beaucoup de faux-classique et de Scarlatti dissonancé, pauvreté rythmique générale, perte totale de l’émotion mélodique: voilà ce qui caractérise la plupart des Œuvres entendues dans les derniers concerts parisiens. Le système déplorable de la première audition à outrance nous a valu aussi des concertos bâclés, des quatuors inutiles. Quelques rayons de soleil éclairent cependant ce triste paysage. Il faut signaler aux concerts Poulet-Siohan l’exécution des Choéphores de Milhaud, toujours aussi grandes et sanguinaires, admirablement déclamées par Madeleine Vhita. 2 Au même concert, première audition des Adages de Milhaud, pour quatuor vocal et orchestre: Œuvre charmante et fine, délicieusement écrite pour les voix et dont le style pimpant – très Abandon d’Ariane – convient parfaitement à la sagesse toute orientale du poème. 3 Les chanteurs: Mmes Mahé et Schenneberg, MM. Guénod et Froumenty furent dignes de tous éloges. Raïmi de Mme Béclard d’Harcourt, malgré un abus de pédales rythmiques, m’a séduit par l’exotisme de ses mélodies. 4