ABSTRACT

Cet article maintient que deux attributs, notamment le caractère public de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) ainsi que le faible impact de leurs performances économiques dans le système mondial, ont retardé de presque dix années l’allégement de la dette pour ces pays. Les faits exposés ici démontrent que la plupart de ces pays, de même que plusieurs pays à revenus moyens, étaient déjà excessivement endettés vers le milieu des années 80. Alors que les créanciers privés étaient obligés de faire face à l’endettement des pays à revenus moyens, les créanciers publics ont appuyé le mythe d’une crise de liquidité pendant longtemps (ce qui suggère qu’il n’était pas nécessaire de réduire la dette). Ce délai fut coûteux pour ces pays car ils furent devancés, en termes de développement humain et économique, par des pays ayant des revenus comparables. L’article offre aussi des estimations de l’ampleur du surendettement de ces pays, et propose ainsi des critères potentiels pour déterminer si les efforts actuels pour diminuer la dette sont suffisants.