ABSTRACT

Que l’on y trouve des traces de soulagement ou de nostalgie, peu importe; les écrits de nombreux africanistes laissent sous-entendre que la polygamie est moribonde ou en tout cas, sur son déclin. L’industrialisation relative, l’urbanisation, la modernisation et plus généralement les changements sociaux des pays d’Afrique seraient venus à bout de cette institution particulière. Mon propos ici n’est pas de célébrer ou de déplorer une telle évolution. Je voudrais plutôt rappeler que toute observation sociale, si elle nous informe sur la réalité, nous informe également sur les forces et faiblesses de nos outils de travail. 1 Evoquer la transformation du mariage en Afrique et plus précisément le déclin de cette forme particulière de mariage que représente la polygamie, c’est donc aussi mettre en question les postulats théoriques et méthodologiques sur lesquels s’appuient les analyses correspondantes.