ABSTRACT

Cette contribution décrit le concept de maréliennes, qui a été inventé par F. Lempérière en 2014, puis développé par HydroCoop, EDF et ISL.

Une marélienne associe un barrage de fermeture, qui créé un grand réservoir marémoteur le long de la cote (un « lagon ») et plusieurs centaines de turbines hydroliennes placées dans de larges chenaux qui traversent ce barrage.

L’association entre ces deux technologies créé un système marémoteur de rendement intéressant, et suffisamment économique pour mettre en valeur des amplitudes de marées deux fois plus faibles que ce qui est requis pour développer des aménagements marémoteurs classiques. Cela augmente très fortement les possibilités de production d’énergie marémotrice: le potentiel mondial est du même ordre que le potentiel mondial de l’hydroélectricité classique.

Le tableau- ci-dessous donne quelques indications sur les dimensions typiques d’un aménagement marélien.

https://www.niso.org/standards/z39-96/ns/oasis-exchange/table"> Barrage Hauteur typique: 30 mLongueur en crête: 5 km à 50 km Réservoir Capacité total: 0.1 km3 à 1 km3 Chenaux maréliens Débit cumulé: 10,000 m3/s à 100,000 m3/s et plus Capacité installée Puissance installée: 100 MW à 1 GW et plus

289Cette innovation est, avec d’autres aménagements marémoteurs plus classiques, décrite dans un livre blanc en cours d’élaboration sous les auspices de la Société Hydrotechnique de France (SHF). Ce livre blanc examine les conditions de succès techniques, économiques, sociales et environnementales. Il montre à quel point ces conditions sont spécifiques: le concept de marélienne est une innovation à plusieurs égards.

La marélienne pourrait avoir un impact très positif sur le changement climatique, en particulier dans les 20 pays où elle pourrait être développée. D’un côté, elle permet de limiter le changement climatique, en fournissant à large échelle de l’énergie renouvelable et (ce qui est mieux que pour le solaire et l’éolien) prévisible. D’un autre côté, elle peut participer aux politiques d’adaptation au changement climatique, en protégeant la cote contre les effets de l’élévation du niveau de la mer (érosion, inondations).