ABSTRACT

Le Haut-Rhône, tronçon du fleuve entre le lac Léman et Lyon, reçoit à Genève des apports sédimentaires importants provenant de l’Arve. Une part significative des matériaux fins issus de cet affluent se déposent dans la retenue suisse de Verbois et accroissent le risque d’inondation dans l’agglomération genevoise. Les Services Industriels de Genève, concessionnaire suisse, procédaient régulièrement à des abaissements complets afin d’évacuer les sédiments. La Compagnie Nationale du Rhône, concessionnaire français à l’aval, utilisait les vannes du barrage de Génissiat pour maîtriser les taux de Matières En Suspension, préservant ainsi l’environnement jusqu’à Lyon. Ce mode de gestion n’était pas satisfaisant car il engendrait un comblement rapide de Génissiat.

Une étude franco-suisse des alternatives envisageables a amené les parties prenantes à opter pour une gestion sédimentaire en plusieurs volets. Celle-ci repose principalement sur un abaissement seulement partiel de la retenue de 37Verbois avec respect de taux de MES limités à la frontière, accompagné par une gestion spécifique des ouvrages français limitant les dépôts. Le nouveau mode opératoire a été mis en œuvre pour la première fois en 2016, avec succès. L’article revient sur le déroulement de ces abaissements partiels et les résultats des suivis menés. Il met en avant les facteurs-clés assurant une gestion sédimentaire respectueuse des usages du fleuve.