ABSTRACT

L’état de sûreté d’un parc de huit grands barrages français en maçonnerie (Zola, Gouffre d’Enfer, Pas de Riot, La Mouche, Echapre, Ondenon, Dardennes et Charpal), pour la plupart plus que centenaires et représentatifs des évolutions techniques de l’ingénierie des barrages en France, a été réévalué ces dix dernières années. Le retour d’expérience montre qu’il est possible de donner à ces ouvrages anciens des marges de sécurité acceptables selon les concepts actuels par i) une surveillance adaptée, en appréciant dans le temps l’efficacité des travaux réalisés dans les années 1980-2000 pour remédier aux défauts d’origine de drainage de la fondation et de la maçonnerie et pour améliorer l’étanchéité vieillissante de la maçonnerie, et ii) une maintenance adaptée, comportant une réévaluation des conditions de sûreté actuelles sur la base de reconnaissances appropriées et l’étude de solutions de confortement efficaces.

Les approches actuelles pour apprécier les marges de sécurité réelles sont limitées compte tenu du manque de représentativité à grande échelle des caractéristiques mécaniques définies par des échantillons ponctuels et de l’inaptitude des méthodes de calcul actuelles à modéliser le comportement réel des ouvrages. Quelques pistes d’amélioration sont proposées concernant les critères de rupture pour la maçonnerie ou au contact, l’évaluation de la poussée du remblai stabilisateur aval par un modèle aux éléments finis et l’influence tridimensionnelle sur la répartition des contraintes en rives pour des barrages arqués peu élancés. Enfin, le recours à des modèles poroplastiques, plus complexes à mettre en œuvre mais plus fins dans la prédiction de la fissuration et des sous-pressions associées, est prometteur.