ABSTRACT

Du fait des volumes d’eau contenus entre les berges d’un canal, la stabilité de celles-ci est un enjeu de sureté de premier ordre. Les ovoïdes sont des organes permettant le franchissement d’un canal par un cours d’eau naturel: les écoulements drainés d’un côté ou de l’autre des rives du canal doivent pouvoir transiter à travers celui-ci, sans mettre en péril par érosion externe ou surverse la stabilité des berges.

Le risque hydrologique au droit de ces ovoïdes concerne généralement de tout petits bassins versants drainés (de quelques hectares à quelques kilomètres carrés) avec des dynamiques très rapides induites par des pluies localement intenses. À ce titre, la problématique des ovoïdes est proche de celle de l’hydrologie urbaine avec la difficulté supplémentaire d’un fort risque de transport de matériaux et d’obstruction des organes débitants. Le grand nombre d’ovoïdes, le long de linéaires importants, et le peu de données hydrologiques disponibles localement interdisent généralement l’utilisation de méthodes applicables aux barrages pour l’estimation du risque hydrologique.

Afin de définir une méthodologie adaptée à cette problématique, une première étude a été réalisée pour des ovoïdes de la Durance. Pour les bassins versants de quelques dizaines de kilomètres carrés la méthode GRADEX est utilisée, et complétée avec une estimation régionale de l’hydrogramme de référence. Pour des bassins plus petits (en dessous du kilomètre carré), une étude hydrologique détaillée est difficile. L’estimation du risque hydrologique s’est concentrée sur l’estimation du risque de pluie intense, à pas de temps fin, et de ses conséquences en terme de remplissage de l’espace compris entre le versant et les rives du canal, avec des hypothèses raisonnables de ruissellement et d’obstruction de l’ovoïde. En effet, la saturation de ce volume induit potentiellement une surverse dans le canal et une attaque de la berge.

924Ainsi, l’estimation du risque hydrologique est réalisée par une approche adaptée à chaque cas, selon l’échelle du bassin versant drainé, la disponibilité des données pluviométriques, le potentiel de colmatage de l’ovoïde ainsi que de la physionomie de la berge conditionnant sa vulnérabilité.