ABSTRACT

2 vous prenez ma chere madame plus de soin de ma santé qu’elle ne merite. Je n’aime pas les drogues, mais Je veux essayer pendant quelques jours si celle de garu 3 me remettra l’estomach que j’ay extremement derangé, quoyque sans douleur, malgré tous les soins que vous voulez bien prendre et un regime fort exacte que l’observe. Je voudrois me bien porter pour vous aller embrasser à Paris. Je comte que la Marquise y arrivera ce soir, et qu’elle vous marquera combien nous avons eté tous deux touchez de la visite que vous nous avez rendu dans le plus vilain lieu, et par les plus mauvais chemins de France. pour Monsieur le Marechal Je ne m’attends pas a le voir jamais a la campagne. pas meme chez luy. il s’ebranlera peut etre de temps en temps, mais il ne quittera pas pour cela Paris et son fauteuil. faites luy je vous supplie mes tres humbles complimens. Le soupé chez le Monti 4 me charment. on parcoureroit le monde entire sur le cheval d’astolfe 5 qu’on ne trouveroit pas une telle compagnie assemblée. ces gens me font souvenir de ce que le Duc de Buckingham, 6 qui vient de mourir, nous disoit autrefois par rapport au Comte d’oxford. Il soutenoit qu’il n’y avoit rien de si facile que d’arriver en aucun pais au gouvernement de l’etat, pour vu qu’on eut beaucoup d’effronterie et un coin de follie. il y Sept ou huit ans qu’ils tenoit ces propos, et je crois qu’il à eté confirmé dans ce sentiment avant que de mourir. adieu ma chere madame Je suis a vous avec l’attachement du monde le plus tendre et le plus respectueux.