ABSTRACT

A l' au be du neuvieme siecle, Byzance ne conserve au sud de la peninsule italienne que le Salento, avec Gallipoli et Otrante, et la Calabre meridionale et orientale, dont la frontiere avec le duche de Benevent s'est stabilisee vers le milieu du siecle precedent: elle part de la plaine de Sibari, sorte de marche desertee separant les montagnes lombardes du Pollino et le massif grec de la Sila, court a l'est de la vallee du Crati jusqu'a Cosenza et rejoint la cote occidentale au nord de la place-forte d' Amantea. Si la flotte du stratege de Sicile intervient encore sur les cotes campaniennes dans les annees 810}la Calabre est abandonnee a elle-meme depuis l'echec de !'expedition dirigee en 788 contre Benevent et les Carolingiens.2 II faut attendre cent ans pour qu'une armee venue de Constantinople y debarque a nouveau, chassant les Sarrasins qui tenaient depuis pres d'un demisiecle le golfe de Tarente, la vallee du Crati, la majeure partie de la Sila et du littoral tyrrhenien moyen. La frontiere est alors reculee vers le nord jusqu' a la vallee du Laos, tan dis que la Lucanie orientale est reprise. Le neuvieme siecle, un des moins connus de l'histoire de la Calabre, est marque par la presence des Arabes, dont les colonies atteignent leur plus vaste extension, alors que commencent sur les cotes les raids qui se sui vent regulierement jusqu'a la fin du onzieme siecle; mais il voit aussi la conjoncture economique se renverser et, dans les annees 880, Byzance fournir son plus gros effort militaire dans la region depuis laguerre contre les Ostrogoths, avant d'entreprendre une ample campagne de restructuration de la defense et du peuplement.