ABSTRACT

Ainsi, c'est grâce à la traduction qui fut aussi pour Proust une 'épreuve' au sens où, nous avons essayé de le montrer, il a réussi, malgré ses propres aspirations d'écrivain, 1 à rester ouvert à ce qui, dans toute traduction, reste mystérieux et immaîtrisable, que lui est apparu, dans le rapport de l'œuvre originale et de sa traduction, la possibilité d'un engendrement réciproque. En soi, cependant, l'affirmation que la 'tâche' de l'écrivain et celle du traducteur sont identiques, n'est pas particulièrement originale: Novalis, Baudelaire, Valéry, 2 pour ne citer que quelques auteurs, en ont eu eux-mêmes l'intuition.