ABSTRACT

Une des sources principales concernant les origines et les premières décennies du schisme mélitien, schisme qui à un certain moment faillit détruire à jamais l’unité et la cohésion de l’Eglise d’Egypte, 1 nous est fournie par Epiphane de Salamine (310/320–402). Il s’agit du chapitre 68 de son fameux catalogue des hérésies, le Panarion, “boîte à remèdes contre les morsures d’animaux sauvages (et de serpents)”, c.-à-d. contre la malignité des hérétiques. 2 A l’époque où il travaillait à la rédaction de l’ouvrage, c.-à-d. 738entre 374/375 et 377/378, 3 peu après la mort d’Athanase, survenue le 2 mai 373, 4 le mouvement mélitien avait perdu beaucoup de sa vigueur. Relégué, depuis quelque temps, dans les campagnes, il continuait néanmoins à faire preuve d’une certaine vitalité. C’est du moins l’impression qui se dégage des archives de Néphéros. Elles datent des années 350 ou 360 et proviennent du monastère d’Hathor en Moyenne-Egypte, 5 qui, lui, avait été un des centres majeurs du mélitianisme au cours des années 330–340, quand le mouvement se trouvait à l’apogée de son expansion. 6