ABSTRACT

Mesures de restauration morphologique du Rhin à l’aval du barrage de Kembs par érosion maîtrisée de berge et par injections; études, mise en œuvre et premier bilan après quelques années.

Des mesures de restauration de la dynamique alluviale du Vieux Rhin au niveau des 3 frontières (Suisse/Allemande/Française) ont pour cadre la nouvelle concession de l’aménagement hydroélectrique de Kembs, entrée en vigueur en décembre 2010. L’objectif global est de retrouver une biodiversité typiquement rhénane. Parmi les mesures envisagées, l’érosion maitrisée de berge a été mise en œuvre sur un site pilote en 2013 et suivie depuis sur les plans géomorphologique et biologique; les injections de graviers issus d’excavations d’alluvions rhénanes ont été mises en œuvre plus tardivement (2015, 2016) et ne bénéficient pas encore d’un suivi biologique suffisamment long. Tous les travaux ont été réalisés après études et dimensionnement sur modèle physique ou sur expérimentation in situ.

Les évolutions morphologiques sont perceptibles assez rapidement après des crues modérées mais tendent à s’atténuer, ne constituant plus que des ajustements localisés et progressifs au fil des crues annuelles. Après 4 ans, les ajustements géomorphologiques sont toujours en cours d’évolution en lien avec l’hydrologie, validant donc bien le concept de l’érosion maitrisée par rapport à l’objectif de redynamisation alluviale. Les réponses biologiques sont relativement ténues, longues à se mettre en place, et difficile à démêler de différents autres facteurs (qualité de l’eau, impact direct ou indirect des espèces invasives). Les groupes qui répondent le plus aux évolutions de 230l’habitat sur le site d’érosion maîtrisée sont la végétation aquatique (effet positif) et terrestre (effet négatif), les insectes (Odonates, effet positif) et les poissons (tendance positive). Les macro-invertébrés benthiques ont des réponses complexes du fait des multiples pressions auxquelles ils peuvent ou pas réagir très rapidement.