ABSTRACT

21Comme le rappelle l’actualité récente au réservoir du Chambon, les glissements de terrain peuvent constituer un enjeu majeur pour la sûreté de barrages. En effet, le risque lié à la génération et à la propagation de vagues dans les réservoirs par de tels glissements peut avoir des conséquences potentiellement dramatiques autour des retenues et à l’aval des réservoirs, comme au Vajont en 1963. Des outils récents issus de la recherche et des efforts d’amélioration de la modélisation des phénomènes permettent une meilleure évaluation de ce risque en liant la géologie et l’hydraulique.

Pour évaluer le risque de vague, il est nécessaire de connaître les caractéristiques de la masse glissée à son entrée dans la retenue, en la rattachant à un modèle géologique de glissement. Ce modèle géologique, sa vitesse, son type (monolithique ou granulaire) et ses dimensions ont une incidence fondamentale sur les caractéristiques de vagues induites par le glissement. Il est ainsi nécessaire de réaliser des études et des observations de terrain pour rattacher la masse instable, ou potentiellement instable, à un modèle géologique de glissement pour prévoir au mieux ces éléments qui sont utilisés en données d’entrée d’une étude hydraulique. Une fois le modèle géologique de glissement établi ainsi que ses caractéristiques les plus probables, EDF a développé et retenu deux outils pour évaluer le risque hydraulique, sachant que les incertitudes géologiques éventuelles résiduelles, après l’étude de terrain, seront paramétrées dans le modèle numérique de calcul de vague en prenant des fourchettes de valeurs par exemple pour le volume glissé, la vitesse d’arrivée dans le lac, etc…

Cette approche est détaillée pour le cas du glissement de terrain de la Berche au-dessus du lac du Chambon, observé lors de l’été 2015.