ABSTRACT

Pendant tout le xvitte siècle la description des peuples étrangers, spécialement de ceux qu’on appelait ‘sauvages’, a conservé un statut incertain, et les limites sont parfois difficiles à établir entre le récit de voyage, l’utopie, voire la fiction pure et simple, L’abbé Prevost n’a-t-il pas par exemple compile, a l’aied de plusieurs recits anterieurs, les Voyages du capitaine Robert Lade (1744), qu’il a présentés comme une relation authentique, et qu’il a ensuite utilisés en tant que tels dans son Histoire générale des voyages? Aussi constate-t-on, à côté de l’engouement persistant du public pour un genre qui allie l’apparence de la vérité a l’attrait de l’aventure, une suspicion maintes fois exprimée par les lecteurs avertis, qui préferent dans l’information le solide à l’extraordinaire.