ABSTRACT

Les changements récents du climat et du régime d‘écoulement nécessitent des volumes de stockage d‘eau plus importants que par le passé afin de faire face à la variabilité hydrologique croissante. Pour les barrages à usages multiples, le changement d’utilisation du volume d’emmagasinement de la fonction de protection contre les inondations vers la fonction d‘approvisionnement en eau semble facile, mais ce n‘est pas acceptable du point de vue de la société. D’autre part, le rehaussement des barrages est coûteux, requiert du temps et pourrait être soumis à des contraintes dans des zones protégées ou densément peuplées. Face à ce dilemme, notre article décrit une troisième approche pour les barrages à usages multiples: la gestion variable du niveau d‘exploitation maximal de l‘eau (MSWL). Celle-ci implique quatre principes à des échelles de temps décroissantes: (1) un niveau maximal saisonnier en raison du risque et de l‘ampleur des inondations en été et en hiver; (2) en hiver, une diminution supplémentaire du niveau maximal en fonction des mesures du stockage de la neige dans le bassin versant; (3) en été, un abaissement additionnel du niveau maximal en fonction des apports réels dans le réservoir en utilisant la méthode ISD; (4) rejets d‘eau avant inondation sur la base des prévisions météorologiques. L‘application de ces techniques permet aux exploitants de barrages d’utiliser un niveau d‘eau généralement plus élevé pour la fonction d‘approvisionnement en eau, sans augmenter indûment les risques d‘inondation en aval. L’application de cette approche est illustrée par des exemples tirés de plusieurs barrages à usages multiples situés en Allemagne centrale.