ABSTRACT

La coexistence de plusieurs langues au sein d'un même territoire manifeste l'imbrication de plusieurs strates correspondant à des périodes historiques différentes. De ce point de vue, l'exemple de l'Algérie où arabe, berbère et français sont présents n'est pas le plus complexe de ceux que l'on rencontre de par le monde. Pourtant, depuis le choix qui fut fait, lors de l'indepéndance nationale (1962), d'instaurer l'arabe comme langue NATIONALE et OFFICIELLE, la question linguistique est, en permanence, un lieu d'affrontement idéologique

où se reflète le passé du pays. Pour comprendre une telle situation il est nécessaire d'adopter une perspective historique qui dessine le cadre dans lequel s'inscrira la politique d'aménagement linguistique de l'Algérie à partir de 1962. Puis, ce cadre étant fixé, on tentera, dans un second temps, de montrer que la QUESTION LINGUISTIQUE, cristallisée autour de l'arabisation, est une question

où le symbolique et l'identitaire, se mêlant au politique, nourrissent des idéaux linguistiques conflictuels mais complémentaires.