ABSTRACT

Le droit malgache traditionnel reposait sur la coutume des ancêtres (fomban-drazana), à fondement religieux. A côté du zanahary (Dieu), les ancêtres étaient supposés vivre dans le tombeau et veiller à la bonne marche de l’ordre qu’ils avaient établi, punissant ou récompensant leurs descendants selon que la coutume était ou non observée. Le mot fomba (coutume) vient de omba: ce qui couvre, qui protège; c’est l’ordre des choses, du monde, qui protège tant qu’il n’est pas violé. La notion de tabou (fady) est à la fois religieuse et sociale; le meurtre, l’inceste, l’entrée d’un vivant dans le tombeau en dehors des cérémonies sont également des crimes. La faute (ota) est la violation d’un tabou, une sorte de sacrilège. La sanction est d’ordre religieux (calamités collectives ou personnelles, maladies, stérilité des femmes ou du bétail, mauvaises récoltes, etc.). Mais il est possible d’apaiser les ancêtres et de détourner leur colère par des offrandes ou des sacrifices de bœufs.