ABSTRACT

Par rapport au contenu du cartulaire de Saint-Aubin, qui est remarquablement complet, la documentation de la construction du cloître de l’abbaye est extrêmement imprécise. On y rapporte des transferts de reliques en 1128 et 1151, tandis que des réunions du chapitre dans d’autres lieux que la salle du chapitre sont connues en 1129/30, 1138 et 1141. Quoique cela suggère que l’aile est du cloître et la salle du chapitre étaient inutilisables depuis 1129/30 ou avant, jusqu’en 1141, voire après — parce que, probablement, en construction — cela nous aide cependant très peu à situer précisément un important ensemble conventuel du XIIe siècle. De plus, il est difficile de déterminer la date de la sculpture. Aucune autre œuvre n’a été attribuée de façon convaincante aux deux ateliers responsables de l’aile est du cloître, malgré des indications suggérant deux autres sites où des membres des ateliers de Saint-Aubin auraient peut-être joué un rôle.

Malgré les différences nettes de style et de composition structurale qui distinguent les parties nord et sud, une analyse détaillée du mur intérieur de l’aile est révèle qu’elle fut construite assez rapidement, et révèle aussi une exploration et un développement d’une variété de motifs qui apparaissaient à cette époque en Aquitaine et dans la basse vallée de la Loire. Au cours des travaux on a diminué la hauteur du portail de la salle du chapitre, mais il est vraisemblable que le traitement différent qu’ont reçu les arcades nord et sud a été envisagé dès le début. Deux ateliers y ont participé; celui qui était responsable des arcades nord aurait pu venir du Poitou, tandis que celui chargé du portail de la salle du chapitre et des arcades sud était originaire du nord du Poitou et de l’Angoumois. On a proposé que les deux ateliers œuvraient en même temps et que l’aile est a été élevée entre environ 1128 et 1135.