ABSTRACT

Il y a presque cent ans John Bilson fit une communication, au Congrès Archéologique, au sujet des voûtes de la cathédrale d’Angers. Cette communication, publiée ultérieurement, s’avéra très fructueuse. Cependant cet article, pour les historiens de l’architecture de nos jours, paraît anomal dans l’œuvre de Bilson. Pourquoi un érudit, surtout renommé pour ses études de la cathédrale de Durham et des premières années du style gothique en Angleterre s’intéressait-il aux premières années du style gothique en Anjou?

Pour éclaircir ce problème il faut remettre l’article de Bilson à sa place vis-à-vis des recherches contemporaines. Pendant la seconde moitié du dix-neuvième siècle l’architecture angevine avait en effet pris une importance plutôt oubliée aujourd’hui. Le but principal de ma communication sera donc de restituer le contexte intellectuel dans lequel travaillait Bilson.

En esquissant l’historiographie architecturale du dix-neuvième siècle quant à l’architecture angevine (y compris l’œuvre de J. H. Parker, H. de Verneuilh, Viollet-le-Duc et R. Phène Spiers) je souhaite révéler les liens importants qui existaient alors entre les érudits français et anglais. Ma discussion s’étendra également aux questions posées par les faits et par les théories. J’espère en particulier offrir une nouvelle interprétation du rôle joué par Viollet-le-Duc dans les traditions érudites des deux pays. En me rapportant à des cahiers et à des lettres non encore publiés je propose que Bilson ait eu l’intention de fournir une nouvelle interprétation d’un bâtiment particulier, la cathédrale d’Angers, et aussi une méthodologie générale de l’histoire de l’architecture.

Pour conclure, mon interprétation de l’intention de Bilson me servira de clef pour une nouvelle compréhension du reste de son œuvre, des rapports entre les recherches architecturales en Erance et en Angleterre, et de l’historiographie de l’architecture angevine.