ABSTRACT
Trois dates sont associées à la construction du Ronceray par les sources documentaires: 1028, 1088 et 1119. 1028 se rattache à la fondation d’un couvent des religieuses par Foulques Nerra et sa femme Hildegarde, et à la consécration de Véglise pendant la même année. En 1088 un incendie embrase le bourg de Sainte Marie dans lequel se trouve le Ronceray, mais il n’existe aucune mention de Véglise dans le récit du sinistre. En 1119 le pape Calixte II consacre le maître autel de Véglise.
Les historiens de Vart ont associé des aspects différents de Véglise à toutes ces dates. M. D’Espinay associe la construction à Véglise de 1028 de Foulques Nerra. La date de 1028 est aussi acceptée par de Lasteyrie et, pour la nef, par Arthur Kingsley Porter. Enguehard assigne une partie de la crypte à cette date. Enguehard, Mallet et Deyres estiment que la nef a été commencée entre 1040 et 1060, prenant en compte les dons faits à l’abbaye à cette époque. Lefèvre-Pontalis croit que la plus grande partie de l’église fut construite après l’incendie de 1088. Presque tout les auteurs pensent que la construction de l’église était déjà achevée en 1119, mais il est encore proposé une date plus tardive (vers 1130).
Tandis qu’il est convenu presque partout que la nef a été bâtie avant le chevet et les transepts, les preuves n’en sont pas très fortes, et dans ma communication je soutiens que l’église a été construite d’est en ouest, selon le plan traditionnel. Les différences d’articulation sont expliquées selon les différentes fonctions de chaque partie du bâtiment. Un rapprochement sera fait avec des églises d’Anjou, Touraine, Berry et Poitou afin d’éclaircir certains aspects des plans, de la technique de la maçonnerie, du voûtement, de l’articulation et des seuls corbeaux sculptés qui subsistent. Quant au voûtement insolite de la nef, où la haute voûte en berceau est contrebutée par les berceaux transversaux des collatéraux, on trouvera des exemples similaires dans l’église abbatiale de Maillezais et au premier étage du massif occidental de Saint-Mexme à Chinon. Il sera soutenu que l’architecte se référait directement à l’architecture romaine.
Quant à la question des dates, la discussion portera sur l’évidence qui existe pour une date entre 1040 et 1060 environ.
