ABSTRACT

Cette communication considère quelques aspects du patronage architectural de la famille des comtes d’Anjou pendant le douzième siècle. Elle ne prétend pas être exhaustive. La communication se concentre sur trois questions. De quels types sont les quelques institutions ecclésiastiques que la famille comtale a choisi de fonder, de protéger et où ses membres reposeront. Quelles étaient leurs relations avec l’église même, et avec ses autres protecteurs? Enfin, comment la famille des comtes d’Anjou a été vue par ses contemporains, et comment ont-t-ils voulu être vus, et comment ont-t-ils voulu se présenter comme protecteurs et mécènes? Est ce que le patronage de la famille des comtes d’Anjou est typique des modèles de la protection et du mécénat princier dans le nord de la France contemporaine, ou est-ce qu’il y a des traits distinctifs par rapport au mécénat et la protection des dynasties des Capetiens ou des Blois-Chartres, ou des rois-ducs Anglo-Normands? La comparaison avec les rois-ducs Anglo-Normands est d’un vif intérêt, parce que Henry II d’Angleterre était fils de l’impératrice anglo-normand Mathilde et du comte Geoffroi d’Anjou.

Pour la plupart d’entre eux, on peut bien dire que le patronage était du type princier de l’époque. Mais il existe quelques traits distinctifs. Il y aun manque d’intérêt dans les fondations hospitalières, par exemple, en comparaison avec les Anglo-Normands et avec Blois-Chartres. Deux institutions ecclésiastiques ont joué un rôle très important dans le patronage de la famille d’Anjou. L’une est l’abbaye de Fontevraud, comme résultat de l’intérêt direct de quelques femmes de la famille, avant tout Bertrade de Montfort. L’autre était la cathédrale du Mans — une église qui n’est pas même dans l’Anjou. Mais le comte Geoffroi et le jeune Henry II ont été mis sous la protection de saint Julien, saint patron du Mans, et il y a d’étroits liens personnels.

Leurs pratiques funéraires étaient aussi différentes. Les femmes de la dynastie ont choisi d’être ensevelies très tôt dans les abbayes réformées; le comte Geoffroi a établi la tradition familiale d’être enseveli dans une cathédrale — celle du Mans. Il semble que la famille a fait des expériences très tôt avec des effigies funéraires.

Mais c’étaient les rois-ducs Anglo-Normands qui ont cultivé une image d’eux mêmes comme grandes patrons bâtisseurs: par contre la famille comtale d’Anjou se présentait comme litteratus. C’était Henry II Plantagenêt qui était héritier le digne des deux traditions culturelles.