ABSTRACT

L’auteure analyse comment à Byzance les femmes en certaines circonstances s’exprimaient avec une liberté de la parole et un courage de la vérité propres à ce que depuis l’Antiquité on définissait comme parrèsia. Si ce terme apparaît comme l’essence de la paideia pour la philosophe Hypatie et si Procope l’utilise pour qualifier la noble attitude de Théodora lors de la sédition Nika, les exemples donnés par des auteurs toujours masculins en limitent néanmoins le caractère élogieux à la sainte femme. Ainsi témoigner au tribunal devient interdit à la femme qui usant de parrèsia serait source de désordre au sein de la société. Les exemples se rencontrent à toute époque, quel que soit le milieu social, de l’impératrice à la femme du peuple, et illustrent un type de violence particulier adressé aux hommes qui entend se fonder sur la justice et la vérité au risque de susciter la colère chez celui qui en est la cible.