ABSTRACT

The recent resurgence of economic nationalism, protectionism, and “authoritarian capitalism” has been polymorphic and contradictory. Moves away from multilateralism have often been justified by pleas in favor of “free but fair” trade, and bilateral liberalization. Britain is a particularly interesting case. Among the paradoxes having surrounded the Brexit process, one stands out which underlines another manifestation of this polymorphism: the Scottish government (SG) has indeed announced its intention to hold a second referendum on independence in the wake of Brexit, which is illustrative of the wider dynamism of regionalism and secessionism. As Britain is trying to regain some autonomy from the European Union (EU) therefore, internal challenges to its sovereignty are also intensifying. Yet, so far, mainstream Brexiteers’ and Scottish nationalists’ pursuit of economic autonomy has had little to do with autarky. Both movements, therefore, highlight the fact that economic nationalism should not be reduced to protectionism. Although they are opposed in their stances towards the EU, mainstream proponents of Brexit and of Scotland’s independence indeed share relatively similar (yet largely incompatible) objectives: that of diversifying their country’s commercial relations, and that of regaining control over economic policy through enhanced autonomy from specific political ensembles.

La récente résurgence du nationalisme économique, du protectionnisme et du « capitalisme autoritaire » a été polymorphe et contradictoire. L’abandon du multilatéralisme a souvent été justifié par des plaidoyers favorables au commerce « libre mais équitable », et à une libéralisation bilatérale. La Grande-Bretagne est un cas particulièrement intéressant. Parmi les paradoxes qui ont entouré le processus du Brexit, il en est un qui souligne une autre manifestation de ce polymorphisme : le gouvernement écossais a en effet annoncé son intention d’organiser un second référendum sur l’indépendance dans le sillage du Brexit, ce qui illustre le dynamisme plus large du régionalisme et du sécessionnisme. Par conséquent, alors que la Grande-Bretagne tente de retrouver une certaine autonomie par rapport à l’Union européenne (UE), les défis internes à sa souveraineté s’intensifient également. Pourtant, jusqu’ici, la 9poursuite de l’autonomie économique par les partisans du Brexit et les nationalistes écossais n’a guère eu de rapport avec l’autarcie. Ainsi, les deux mouvements mettent l’accent sur le fait que le nationalisme économique ne doit pas être réduit au protectionnisme. Bien qu’ils soient opposés dans leur position vis-à-vis de l’UE, les principaux partisans du Brexit et de l’indépendance écossaise partagent en effet des objectifs fortement semblables (mais largement incompatibles) : celui de diversifier les relations commerciales de leur pays, comme celui de reprendre le contrôle de la politique économique grâce à une autonomie renforcée vis-à-vis d’ensembles politiques spécifiques.