ABSTRACT

Deux conclusions historiques dominent l'article fondamental de Dominique Sourdel sur les cérémonies ‘abbasides: le premier siècle de la nouvelle dynastie ne modifia que dans le détail les pratiques umayyades et ce n'est qu’à partir de la fondation de Samarra et surtout de l'avènement des Buyides que l'on découvre une spécialisation accrue des locaux cérémoniels et les effets de l'iranisation du califat. 1 Quelles que soient les données nouvelles qui aient été découvertes depuis 1960 – et il n'y en a guère beaucoup –, ni l'une ni l'autre de ces conclusions ne prête à controverse, tout au plus à des précisions ou discussions de détail. Par contre les cérémonies umayyades qui auraient servi de modèle à celles des premiers ‘Abbasides n'ont jusqu’à présent fait l'objet que de remarques passagères, à l'exception de quelques pages de Sauvaget autour de l'explication qu'il proposait de la mosquée umayyade. 2 Les remarques qui suivent ont pour but d'apporter quelques précisions sur les cérémonies umayyades. D'une part je voudrais attirer l'attention sur une série de textes qui n'ont pas été étudiés du point de vue des cérémonies. Et d'autre part il n'est peut-être pas inutile de revoir ces cérémonies dans le cadre plus général de ce que les études beaucoup plus poussées des cours romaine, byzantine, ou baroque ont appelé le “jeu” et l’“expression” de la vie aulique. 3