ABSTRACT

L'analyse critique des « plaisanteries » de la Renaissance se heurte à de nombreuses difficultés, et d'abord à des problèmes de terminologie. Ce qui, dans le latin de Poggio, s'appelle facetia – terme qui remonte au De oratore de Cicéron (11.54-71) – est très diversement traduit dans les langues vulgaires. Les Italiens semblent parfois vouloir établir une distinction entre facezie, contes ou nouvelles, et motti, gags ou brèves reparties, mais la séparation n'est guère consistante. Le Schwank et le Witz allemand, et le joke anglais, portent chacun des résonances différentes, et en français, curieusement, un terme équivalent fait défaut. Facétie, apparemment la francisation de facetia, ne se trouve guère au xv e siècle, et acquiert rapidement au xvi e des connotations plus générates 1 .