ABSTRACT

On sait que, a la suite des invasions turques, un fort mouvement migratoire affecta les populations chretiennes de Grande Armenie et de Cappadoce orientale, dont certains elements fournirent ou constituerent des structures politiques dans des regions plus meridionales : en Cilicie et en Euphratese (principautes armeno-ciliciennes et comte franco-armenien d'Edesse), en Syrie franque (modestes seigneuries armeniennes de 1' Amanus, moins significatives que les communautes paysannes combattantes d'Outre-Oronte), en Syrie musulmane (ephemere prise de pouvoir de 1' Armenien islamise Yarouktash a Alep, dans Ia deuxieme decennie du Xlle siecle), en Palestine franque (modicite du contingent armenien originaire d'Edesse), et en Egypte tatimide (ou des vizirs de souche armenienne, - pour Ia plupart islamises-, soutenus par d'importants effectifs armeniens majoritairement chretiens, detiennent le pouvoir, presque sans discontinuer de 1073 a 1137).1 Entre la deuxieme chute d'Edesse (1146) et Ia prise de Damas par Nour al-Oin (1154), un Armenien islarnise, Altountash, tente de s'emanciper dans le Hawran, en echappant a Ia tutelle des princes turcs de Damas, a laquelle il preferait la suzerainete des souverains francs de Jerusalem.2