ABSTRACT

La question posée par le titre de cet article correspond à deux lectures d’un passage de la doxographie de Diogène Laërce sur la physique stoïcienne qui concerne les propriétés distinctives des principes et des éléments (VII 134). D’après la tradition manuscrite unanime de Diogène Laërce, les principes de l’univers — Dieu et la matière — seraient des corps (σώματα). Dans la version de ce passage transmise par la Souda, 1 ils seraient au contraire incorporels (ἀσωμότουζ). L’histoire détaillée de l’interprétation de ce passage depuis les premières éditions de Diogène Laërce demanderait une longue étude. Des éditeurs et des interprètes de grand renom ont appuyé l’une ou l’autre leçon au moyen de parallèles dans la littérature stoïcienne et de justifications doctrinales fort pertinentes. Le but de cette contribution est de mettre en évidence les critères auxquels on a généralement fait appel pour adopter l’une ou l’autre leçon et, au moins ό titre d’hypothèse nouvelle, de proposer une correction pour ce passage si controversé.