ABSTRACT

The 4000 or so human languages display an extraordinary surface diversity, therefore language learning by the infant requires some plasticity. We present here psycholinguistic data suggesting that there are nevertheless some limits to this plasticity. In the first part, we document a “foreign listening syndrome”, that is, the fact that people listen to foreign speech sounds through the filter of the phonology of their own language (a perceptual equivalent to a foreign accent in production). Even very good bilinguals seem to retain a dominant language. It thus seems that the perceptual system is shaped by early linguistic experience and stays rather rigid afterwards. In the second part, we show that very young babies are able to distinguish between languages, which is a prerequisite if they are to learn from more than one language. In the third part, we present data from brain-imaging techniques (PET and fMRI) that investigate the cortical representation of speech in more or less proficient bilinguals. The cortical representations of the second language show more inter-individual variability than the ones for the first language, all the more so when the second language is less well mastered and/or has been acquired later in life.

Les quelque 4000 langues humaines montrent une extraordinaire variabilité de surface; par conséquent l’apprentissage du langage par l’enfant requiert de la plasticité. Nous présentons des données psycholinguistiques qui suggèrent qu’il y a néanmoins des limites à cette plasticité. Dans la première partie, nous décrivons le phénomène de «l’accent étranger en perception», c’est-à-dire le fait que les gens écoutent les sons de parole étrangers à travers le filtre de leur propre phonologie (un équivalent perceptif à l’accent étranger en production). Même de trés bons bilingues semblent garder une langue dominante. Il semble done que le système perceptif est façonné par l’expérience linguistique précoce, et qu’il reste relativement rigide par la suite. Dans la deuxième partie, nous montrons que des bébés très jeunes sont capables de distinguer entre différentes langues, ce qui est nécessaire 382pour que leur apprentissage du langage puisse se faire à partir de plus d’une langue. Dans la troisième partie, nous présentons des données d’imagerie cérébrale (TEP et RMN fonctionnelle) qui étudient les représentations corticales de la parole chez des bilingues plus ou moins compétents. Les représentations pour la seconde langue montrent plus de variabilité interindividuelle que celles pour la première langue, et ceci est d’autant plus vrai que la seconde langue est moins bien maîtrisée ou a été acquise plus tardivement