ABSTRACT

La géographie française ne peut pas être sociale et culturelle: elle est ou l’une ou l’autre mais pas les deux à la fois. Cette spécificité tient à la configuration des courants de pensée—des «écoles» géographiques—qui s’articulent assez nettement à partir des clivages politiques et notamment du clivage «droite-gauche» dont on connaît la prégnance toujours actuelle en France. Certes, les années 1990 ont vu le sensible effacement de ces lignes de partage avec la montée d’une génération semble t-il plus libre de ses mouvements mais sans doute aussi moins engagée. L’exposé qui suit tentera de décrire cette configuration de la discipline qui, au cours des trente dernières années, s’est sédimentée autour de quelques pôles universitaires. Il abordera également l’apport de ceux—universitaires et chercheurs—qui semblent évoluer comme des «électrons libres», rendant difficile un travail de localisation des savoirs à l’intérieur d’écoles bien identifiées.