ABSTRACT

La Basse-Casamance est peuplée, dans sa partie occidentale, par les Diola. Il s’agit d’un groupement fort attachant par sa mentalité et sa tradition, qui a mis au point une remarquable civilisation du riz, mais dont la société est faite d’hommes épris de liberté et rebelles à l’organisation habituelle au Sénégal comme le vérifient l’émiettement politique – qui frise l’anarchie – et la ‘distribution eébuleuse’ de l’habitat. 1 Connus jadis par les Portugais sous le nom générique de Fellup et comprenant un certain nombre de sous-ethnies – comme le Dimat, le Floup, le Her, le Dyiwat, le Djiragone, le Kalunay, le Narang, le Bayot, le Djougout, le Kadyamutay, etc…. – l’ensemble diola comporte actuellement 160,000 sujets environ (140,000 demeurent dans le pays), avec une légère prédominance des femmes (52 pour cent.) et un taux d’accroissement appréciable qui vérifie sa profonde vitalité. Une telle société – dont l’activité majeure est centrée sur la riziculture – réalise un compromis original entre l’individualisme et l’esprit communautaire; elle s’organise autour de trois structures dynamiques fondamentales: la parenté comprenant le clan, le sous-clan, et le lignage, ce dernier étant le groupe le plus homogène et le mieux organisé; les classes d’âge diversement hiérarchisées selon les lieux mais toujours à finalité ludique (jeux, danses, luttes) ou utilitaire (travaux des champs, moralité publique); enfin les chefferies animistes traditionnelles – dont le pouvoir n’est plus que religieux (maintien du dogme et de la liturgie, administration des rites) – bientôt supplantées par l’autorité morale des 315marabouts et de plus en plus négligées par l’administration centrale.