ABSTRACT

Depuis la Révolution de 1789, les Français ont du mal à se doter d’une forme de gouvernement conciliant démocratie et autorité. C’est par crainte d’un retour aux régimes autoritaires du passé que les IIIe et IVe Républiques ont limité les pouvoirs de l’exécutif (président et gouvernement), pour renforcer ceux du Parlement, lieu où la volonté populaire s’exprimait par la voix de ses représentants. À la merci de coalitions parlementaires souvent divisées, les gouvernements voyaient leur action paralysée, et étaient fréquemment renversés: ainsi, sous la IVe République (1946–58), la durée moyenne de vie des gouvernements n’excédait guère six mois. Discréditée aux yeux de l’étranger, pour qui la France était devenue “l’homme malade de l’Europe”, la IVe République perdait aussi la confiance des Français.