ABSTRACT

Pour aucunement trouver remede et medicine a la griefve maladie et enfermeté d’amertume de cuer et tristece de pensee, par quoy flus de lermes–le quel a l’ame a tel cause 5 ne puet prouffiter, ne au corps valoir–peust estre restraint et remis qui tant a couru et encores, dont c’est pitié, ne cesse entre meismement les roynes, princesses, baronnesses, dames, damoiselles du noble sang royal de France et generalment le plus des femmes d’onneur frappees de ceste 10 pestillence en cestui françois royaume, a cause tant de diverses mors ou prises de leurs prouchains, si comme maris, enfans, freres, oncles, cousins, affins et amis; les uns deffunts par bataille, les autres trespassez naturelment en leurs lis, comme de maintes pertes et autres diverses 15 infortunes et aventures obliquement puis un temps survenues; aviser comment se aucune chose proposer et ramener a memoire porroit servir et estre valable a aucun reconfort, dont du quel nombre des adoulees a ceste cause; redoubtee princesse, ma Dame Marie de Berry, Duchesse de Bourbon et d’Auvergne, tu 20 n’as pas–dont il me poise–esté, ne n’es exempte ne exceptee; et pour tant comme les merites de ta large charité a moy estendue en cestui temps d’affliction presente ou amis sont faillis aient esté a mon petit estat vesval aidier a gouverner singulier secours–Dieu, par sa grace, retribueur 25 t’en soit–comme de ce et d’autres tes bienfais recongnoissant et non ingrate, desireuse d’en aucune chose comme obligiee te povoir servir, a toy premierement des princesses de ce dit royaume, quoyque par mouvement d’autre en feusse chargee, sera adreciee ceste mienne epistre, qui, semblablement 30 et par consequant puist estre valable a toutes les autres encheues es susdittes doleurs.