To: Marie-AngÉLique De Ferriol, Comtesse D’Argental. [London. 16 November 1725.] 1 [Fragment.] Text: MS, Bodleian Library. MS French. d.18, fols 24–4v.

² vous avez bien de la Bonté, ma tres chere Madame, de vous interesser si fort à la situation d’un homme, qui ne cherche depuis longtemps qu’une Retraitte dans laquelle il puisse vivre tranquillem^t et surement, et qui ne sauroit la trouver. cette Retraitte etoit toute trouvée en France, et vous pouvez mieux qu’un autre me servir de Temoin que Je ne demandois pas mieux que d’y rester. il falloit en verité m’y avoir laissé. a l’egard des Brochures et feuilles volantes, elles ont etez en grand 54nombre dans ce pais icy depuis le commencement de l’hiver. il y en a eu d’ecrites contre les Ministres, il y en a eu d’ecrites pour. les premieres ne seront pas a la mode chez vous, et j’aurois souhaitté de tout mon cœur que notre turpitude eut eté confinée à notre Isle, et que ni les unes ni les autres eussent passé l’Eau. quelques uns de ces Ecrits m’ont etez attribuez par ceux apparemment qui cherchoient un pre-texte de se dechainer contre moy. toutes les plumes venales ^et devergondées {ont} ont etez d[’]abord employées à me dire des injures. mais consolez vous Madame. l’on traitte et l’on à traitté de meme des Gens qui me vallent bien, et la Reputation d’un honnete Homme ne souffre pas par tout ce que peut dire un coquin auquel on a donné cinq pistoles pour lacher une libelle, et qui demeure inconnu dans son Grenier. Je me rejouis infiniment de scavoir d’Argental de retour, et j’espere que sa santé deviendra plus robuste puisqu’il à jetté sa Gourme. pour sa beauté Je ne suis pas en peine. on est toujours assez beau quand on à les tallens de son age. Je luy suis en verité tres obligé de ce qu’il veut bien