ABSTRACT

1 Je comte absolument de vous voir icy à la fin du careme. 2 vous seriez inexcusable si vous ne veniez pas, apres toutes les esperances flatteuses que vous m’avez donné. Il se peut que le M: de Matignon 3 ne viendra pas. sa femme est tres malade, elle sera vers ce temps à la veille d’accoucher, en un mot il est bon mari. Je ne sçay pas si ce caractere est ridicule, mais Je scay que ce n’est pas à Monsr de Gacé 4 à s’en mocquer. Jay eté tres affligé de la mort du pauvre Craggs. 5 c’etoit un garcon tout plein de reconnoissance, et de principes d’honneur. pour la mort de Stanhope 6 elle m’est tres indifferente, aussy bien que la maladie de Monsr de Cadogan. 7 vous avez raison ma chere Madame, la signature de Monsieur l’Abbé Alary n’etoit pas fort necessaire. car non seulement Je connois son ecriture, mais je connois aussy la froide politesse de son stile. 8 il a beau faire, il ne me donnera jamais le ton, et je vous promets que meme quand il sera Pape, Je traitteray sa sainteté dans mes epitres familieres de petit abbé. dans son acheminement vers le vicariat de J: C: 9 J’ay cru que l’amitié de monsieur le Duc de Brancas pourroit luy etre utile, et j’ay voulu la luy menager. mais son propre merite, avec le bon gout et le discernement de Monsr le Duc de Brancas, 10 avoit prevenu mes soins, et J’ay trouvé ce dernier tout porté à luy rendre de bon offices. Je dois ecrire par le premier ordinaire à mon voisin de la jonchere, et Je ne manqueray pas de luy marquer combien l’Abbé est sensible aux marques de son amitié, et combien il comte sur sa continuation. Me de Villette se joindra à moy. ainsy voila notre ecclesiastique muni de eux recommendations, et d’une protection convenable. adieu ma chere Madame La Marquise vous embrasse tendrement, et nous vous prions de dire bien des choses de notre part à Monsr le M.[arech]al. 11 Je vous remercie de la feuille de Monsr d’Iberville 12 que vous m’avez envoyé. c’est un tres bon homme pour lequel je conserveray toujours de l’estime et de l’amitié, et vous me ferez un plaisir sensible de l’en assurer.