ABSTRACT

Les travaux sur la langue berbère ne manquent pas et se poursuivent avec une lente régularité. Mais il en est, suivant les lieux, d’anciens non encore renouvelés et de récents. Il en est qui nous apportent une documentation des plus réduites, il en est de déjà conséquents. Il en est d’amateurs maladroits, d’autres de professionnels éprouvés. Il en est de méthodiques ou non. Mais surtout celui-ci nous offre une description grammaticale sans textes, ou presque, et sans glossaire, celui-là un glossaire français-berbère ou berbère-français—rarement les deux—sans texte ni grammaire, celui-là enfin des textes soit avec un glossaire qui ne répond pas aux textes et qui a été recueilli indépendamment, soit même sans glossaire ni grammaire. Si bien que d’un parler à l’autre notre documentation est rarement directement comparable, si bien que, si nous sommes déjà en présence d’une documentation déjà considérable, celle-ci nous est en quelque sorte livrée en vrac et que la moindre recherche qui se veut exhaustive dans ce vaste fatras exige trois mois effectifs de travail. Naturellement, dans cet effort qui exige une attention soutenue, on a une défaillance au moment où il ne le faudrait point et on laisse échapper des notations importantes. Bref les matériaux déjà recueillis sont d’un maniement délicat et nous avons l’attestation de bien des faits que nous croyons ignorer et que pratiquement nous ignorons, faute d’une mise en ordre et d’un travail d’analyse indispensable.