ABSTRACT

Il n'est pas douteux que la linguistique du XVIIIe siècle a résolu un grand nombre des problèmes qu'elle s'était posés et qu'elle a remporté de grands triomphes en démontrant la continuité du développement des langues indo-européennes et en faisant voir d'une manière extrêmement claire qu'un grand nombre de langues qu'on avait jusque-là considérées comme n'ayant rien de commun sont en réalité des continuations d'une seule langue parlée dans une antiquité très éloignée. Là où auparavant on n'avait aperçu qu'une diversité qu'on ne pouvait s'expliquer que par le mythe de la tour de Babel, on voit à présent comment au cours du temps une unité originaire s'est différenciée d'une manière tout à fait naturelle. Et là où auparavant la grammaire n'était qu'un tas de règies fortuites dont on n'apercevait pas la raison, on voit maintenant que les faits grammaticaux se tiennent entre eux, qu'ils forment un système, et qu'il y a un rapport naturel entre tous les systèmes pourtant si variés des langues de la même famille. Pour les mots les plus importants on a aussi trouvé des explications naturelles en rapprochant ceux d'une langue de ceux des autres et en montrant les correspondances régulières entre leurs sons. L'étymologie a ainsi cessé d'être chose tout à fait arbitraire et est devenue beaucoup plus scientifique que dans les siècles précédents.