ABSTRACT

Le nombre d’abbayes cisterciennes en Anjou ne fut jamais très élevé au cours du XIIe siècle, époque durant laquelle il y eut abondance de fondations partout ailleurs en France. 1 Vordre de Savignac avait sa place forte dans le sud-ouest de la Normandie, juste au nord de l’Anjou, et avait l’appui de l’aristocratie angevine. Cependant, les Cisterciens avaient un véritable avantage: ils avaient toujours bénéficié de la protection des comtes d’Anjou. Au début du XIIe siècle, l’architecture cistercienne était une architecture régionale, comme l’était à la même époque celle de Savignac. L’acquisition de la Normandie par les comtes d’Anjou (et éventuellement de l’Angleterre) renforça par la suite la domination cistercienne et rendit le patronage cistercien très prisé parmi les seigneurs dirigeants. En 1147, l’ordre de Savignac fut affilié à l’ordre cistercien. Au nord de l’Anjou, l’architecture cistercienne, à partir de la deuxième moitié du XIIe siècle, se tourna vers les traditions de l’ordre. Néanmoins, les Savignacs n’abandonnèrent pas pour autant leur pouvoir et continuèrent à conserver un semblant d’autonomie. Grâce à l’appui des seigneurs, le clergé de l’ordre de Savignac, ainsi qu’un certain nombre de leurs coutumes, trouvèrent leur place au sein des monastères cisterciens de la région.